Le 15 Janvier 2018

Séminaire « SPDM » NAFEMS France : synthèse de la journée

Le point sur les expérimentations récentes au niveau mondial et les retours d’expériences réussies

Domaines

Paris, janvier 2018

La simulation numérique bénéficie du développement de méthodes multidisciplinaires tout en étant stimulée par les besoins croissants de l’industrie. L’avènement récent de l’IoT (Internet des Objets), par exemple, va encore renforcer l’approche multi-physiques et couplée avec toujours l’exigence de réduction des coûts, des risques et des délais. Par ailleurs, l’exploitation des données massives (« big data analytics ») et la construction de nouveaux modèles (jumeaux numériques) doivent coopérer avec les outils classiques de CAE pour l’analyse comportementale ou la maintenance préventive.

Séminaire « SPDM »  NAFEMS France : synthèse de la journée

C’est tout le processus industriel, de la modélisation système aux procédés de fabrication qui en profite, à condition de bien gérer la trilogie  « données brutes», « Information » et « connaissance », cette dernière étant le support ultime d’une conception cumulant les expériences.  Ces entités, chacune avec leur spécificité d’acquisition, de traitement et d’évolution, requièrent une coopération d’outils que l’entreprise doit mettre en place de façon progressive sous le vocable SPDM (1).

Après avoir traité des « Défis du SDM (2) » en 2012, NAFEMS France a organisé le 23 novembre dernier un séminaire sur le thème du SPDM afin de faire le point sur les expérimentations récentes dans le monde et les retours d’expériences réussies avec en particulier les exposés très appréciés par l’audience de Faurecia Seating et Safran Landing Systems avec la mise en place du projet STRESSAPP.

Sous la présidence de M. Gilles Besombes de Valeo Systèmes Thermiques, la journée a réuni plus de 70 participants, industriels, représentants du monde académiques et des offreurs, consultants qui ont pu ainsi trouver des éléments de réponse sur les questions fondamentales qu’ils se posent aujourd’hui :

  • Que demande-t-on au SPDM ?
  • Quel est l’impact de la complexité des modèles, industriels ou de recherche ?
  • Pour quels niveaux d’exigence en capitalisation, traçabilité, réutilisation ?  
  • Quels outils choisir?
  • Quelles solutions pour une collaboration interdisciplinaire et peut être surtout quelle démarche progressive adopter?

Les conférences

Les présentations ont montré la richesse des entités concernées, des exemples variés d’implémentation et de contextes d’utilisation. Cela questionne sur l’éventail des objectifs que l’on peut attribuer au SPDM qui peuvent être, à partir d’une capitalisation efficace et éventuellement de son exploration massive:

  • l’aide au pilotage optimisé de la simulation, compte tenu de l’expérience acquise et des contraintes en ressources  (coûts, RH, méthodes, logiciels),
  • l’aide au diagnostique et à la prédiction des comportements produits / procédés en milieu industriel ou académique,
  • la gestion des collaborations,
  • une contribution à la qualité des produits mais aussi des processus de calcul avec un croisement d’indicateurs de performances...

Par ailleurs, la nécessité pour un SPDM d’être très évolutif apparaît également et est confortée par :

  • Des normes et standards non stabilisés et portant sur le stockage, les échanges et le traitement,
  • la variété des langages selon la nature des entités et leur usage (XML, …)
  • des méthodes d’exploration des entités, hétérogènes et multi échelles, qu’il faut conserver très ouvertes,
  • des modèles de données et de processus qui suivent les changements technologiques qu’ils sont censés représenter...

Enfin, une certaine évolution vers le « cloud computing », dans sa version HPC concernant la simulation, oblige à imaginer une certaine plasticité du SPDM, entre son implémentation dans le centre HPC ou, à l’inverse, proche des bases utilisateurs.

La simulation des systèmes apporte aussi au SPDM quelques notions originales telles que les essaims de « Mems » ou encore de flottes de véhicules connectés pour lesquels des algorithmes d’optimisation sont impliqués avec leur cohorte de variables de configurations.

Ainsi, l’ambition de satisfaire les besoins des simulations via un SPDM en révèle la richesse et il reste à la rendre résolument évolutive. Mais ce SPDM doit-il être centralisé ou réparti ? Monolithique ou segmenté ? Local ou en service Web ? Ou encore être la résultante d’un ensemble d’initiatives locales qu’il suffirait de rendre compatible et de faire communiquer ?

Enfin le SPDM, considéré comme un acteur vivant parmi l’IT, doit probablement  être résilient relativement aux variations précédemment décrites, mais aussi vis-à-vis de l’organisation de l’entreprise, étant au cœur de l’évolution industrielle.

La Table ronde 

Elle a été animée par le Président Gilles Besombes en présence de tous les intervenants avec comme objectifs de recenser les thèmes clefs à traiter et approfondir dans les prochains mois et possiblement pendant la prochaine Conférence Régionale de NAFEMS France en 2018. 

Les idées fortes :

  • L’expérience de Faurecia montre une approche locale et évolutive réussie plutôt que centrale en lien avec le PLM. Une réflexion est en cours pour externaliser l’évolution de ce SPDM, pour l’heure propriétaire,
  • La conservation des données originales, dites brutes, peut être justifiée dans la perspective de nouvelles visions sur la façon de les traiter. L’ECN en a fait la démonstration par une similitude entre ce que recèle les données massives et les notions de la mécanique statistique comme l’entropie. Par ailleurs, cette présentation montre que l’usage de la simulation en recherche académique mériterait d’être analysé plus précisément du fait de ses particularités qui enrichirait le SPDM,
  • Les briques logicielles issues du projet SDM4DOE, « open source » par définition, sont disponibles pour contribuer à une initiative commune autour du SPDM,
  • La constitution d’un écosystème SPDM basé sur des solutions existantes, comme celle de Faurecia, ou briques « open source » semble correspondre à une attente des industriels présents par la souplesse apportée et la possibilité de faire converger les spécifications d’utilisateurs hétérogènes.

Conclusion et prochaine étape

Il semble utile pour le bénéfice de la communauté SPDM de poursuivre les réflexions initiées lors de la table ronde.  Il est donc envisagé de constituer un groupe de travail animé par Gilles Besombes (VALEO THS) dès le début 2018 avec pour objectifs le développement d’une plateforme SPDM expérimentale et évolutive basée sur les technologies « open source », interopérable avec les PLM/ALM/Cax du marché.

L'intégralité du compte rendu est teléchargeable ici.


Plus sur NAFEMS : www.nafems.org

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