Paris, le 19 septembre 2013
On ne le sait pas forcément mais Le Havre est une ville classée au patrimoine mondial de l’Unesco. Il s’agit surtout d’une des villes pionnières en France en matière de maquette numérique. Après avoir réalisé la maquette numérique 3D de l’intégralité de la ville, Le Havre a procédé à son intégration au sein du SIG, l’un des plus anciens de France, avec le support d’Autodesk.
Une maquette numérique 3D pour la ville
C’est en 2001 que la Ville du Havre a commencé à constituer une maquette virtuelle en 3D de son territoire, avec pour objectif, de créer des données géographiques d'avenir qui pourraient être intégrées et utilisées dans son système d'information géographique. Forte de ce projet d’envergure et cette vision avant-gardiste, le Havre met en place en 2001, un programme d’acquisition d’une maquette photoréaliste avec une précision de 40cm de l’ensemble de son territoire, programme achevé en 2005.
« A l’époque, nous avions tout photographié, quartier par quartier », se souvient M. Guérout, responsable du service SIGU Topographie de la ville du Havre. « Nous avions opté pour une maquette réalisée au niveau du sol, plutôt que par avion, car nous souhaitions nous doter d’un outil offrant un rendu réaliste, dont tout un chacun saurait se servir. »
« En passant ainsi de la 2D à la 3D, nous souhaitions surtout mieux comprendre l’existant », explique M. Guérout. « Grâce à l’outil, nous allions pouvoir simuler la volumétrie et ses conséquences, telles que les ombres portées, ou bien encore comprendre et analyser les interactions d’une construction à l’état de projet. Nous avions ainsi tout loisir de simuler différentes hypothèses et de ne valider que la plus pertinente. »
La maquette numérique est de ce fait, exploitée tout au long de la réalisation d’un projet : elle se révèle être à la fois un excellent outil de communication permettant de présenter de façon plus réaliste et concrète un projet à la population et aux décideurs, et ainsi d’engager plus facilement la concertation. Mais c’est aussi un outil indispensable pour le contrôle et la détection d’erreurs de conception avant la mise en production.
En chiffre, la maquette 3D représente :
- 60,3 km² restitués
- 65 661 bâtiments reproduits
- 359 896 facettes de toit
- 23 646 arbres représentés
- 100% des bâtiments de la ville photographiés et modélisés
Un partenariat solide avec Autodesk pour l’intégration du BIM
En 2009, la Ville du Havre et Autodesk débutent leur collaboration autour du BIM (Building Information Modeling). La ville souhaite faire le lien entre la CAO/DAO et le SIG, afin de permettre aux services municipaux, comme aux particuliers, d’utiliser la maquette 3D. Elle gère en effet, de nombreuses installations et infrastructures – écoles, réseaux d’eau et d’assainissement, réseaux de bus, etc. – sur lesquelles interviennent des compétences internes aussi bien que des corps de métiers externes.
« Nous avons rapidement compris que chacun parlait son propre langage. Or, le SIGU est une entité unique et nous avions besoin que tous les intervenants échangent selon le même code. D’où notre intérêt pour le BIM », précise M. Guérout. « Nous avions, par exemple, un plan CAO/DAO précis du réseau d’eau et d’assainissement, mais que nous n’avions jamais réussi à intégrer dans le SIG. Car si le dessin était précis, il n’était pas possible de l’interroger. C’est à ce genre de défi que nous souhaitions apporter une réponse. »
La mise en œuvre des technologies BIM a donc permis à la ville du Havre d’aller plus loin en lui offrant un contexte informatique précis, cohérent – interaction et compatibilité des logiciels métiers – garantissant ainsi que chaque métier puisse disposer d’un référentiel commun et homogène au sein d’une grande base de données.
Le Havre étant parmi les premières à utiliser une maquette numérique à l’échelle d’une ville, et disposant de nombreuses informations et plans développés grâce aux solutions Autodesk, elle a choisi de travailler en étroite collaboration avec Autodesk pour mener le projet. Et c’est, entre autre, grâce à ce partenariat et au retour d’expérience terrain offert par la ville du Havre, que la société Autodesk à pu faire évoluer son offre logicielle – Infrastructure Modeler – de façon significative pour concevoir Autodesk InfraWorks.
La division Consulting d’Autodesk a également œuvré dans ce projet aux côtés du SIGU pour l’accompagner dans la création de la maquette numérique. Elle a participé à la transformation des plans sous AutoCAD en objets riches développés au sein d’AutoCAD Map 3D.
« Grâce aux apports du BIM, nous pouvions garantir à la ville du Havre d’intégrer au sein de la maquette toutes les informations relatives aux infrastructures et aux bâtiments et permettre ainsi de les rendre intelligents », explique Gwenael Bachelot, responsable avant-ventes Europe du Sud. « Le BIM facilite l’échange entre les différents intervenants sur un projet. Ils peuvent interroger la base de données et disposer ainsi de nombre d’informations sur un bâtiment avant d’intervenir, ce qui facilite leur intervention et rend leur travail plus efficace. L’intégration dans la maquette numérique du sous-ensemble que représente le SIG permet cette richesse. »
La maquette numérique au service de tous les projets : les exemples du Grand Stade et de l’Ecole Nationale de la Marine Marchande
La maquette numérique a été utilisée dans plus de 300 projets à ce jour, avec des utilisations aussi variées que des problématiques d'ombres portées de bâtiments ou la gestion des flux de véhicules et de personnes pendant des travaux sur la voie publique. C’est devenu un outil incontournable d’aide à la décision pour les décideurs de la ville.
« Outre l’image de modernité qu’elle procure à la ville, la maquette numérique est aujourd’hui un outil indispensable », assure M. Guérout. « Nous fournissons la maquette et le logiciel 3D, et les urbanistes se chargent de faire des projets. Grâce au BIM, tout le monde travaille à partir d’un référentiel commun, ce qui augmente la transversalité. Mais, à l’avenir, en offrant également la possibilité à un administré d’utiliser librement la maquette pour réaliser ses propres plans, nous voulons concrétiser notre volonté de dialogue et d’interaction avec les habitants. »
Deux projets emblématiques de la ville du Havre ont pu être développés en s’appuyant sur la maquette numérique. Pour la construction du Grand Stade, la ville a demandé aux groupements de répondre avec l’obligation de fournir un projet clé en main.
« Le SIGU leur a transmis toutes les données dont ils avaient besoin. Les architectes devaient en retour nous livrer une maquette en 3D, ce qui n’a posé aucun souci aux 5 cabinets qui ont répondu », précise M. Guérout. « Nous avons ainsi pu utiliser leurs maquettes pour générer nous-mêmes et fournir 40 000 images et films offrant des visions identiques et neutres aux décideurs amenés à choisir le projet. »
La ville du Havre explique aussi que la maquette 3D transmise par les candidats a offert beaucoup plus d’informations sur le projet qu’une maquette traditionnelle. Elle assure ainsi une plus grande interaction avec les architectes, permettant d’appréhender plus facilement des détails qui n’auraient certainement pas été vus ou compris en 2D.
La même contrainte a également été imposée aux architectes candidats au projet de l’Ecole de Marine Marchande, mais avec en plus l’obligation de montrer l’évolution du bâtiment au fur et à mesure de la construction.
« Nous souhaitons passer de la 3D à la 4D, avec l’évolution dans le temps, afin de disposer d’informations permettant le suivi du chantier et la planification, pour s’assurer de la faisabilité des différentes étapes », finit M. Guérout. « L’enjeu est naturellement important sur le plan financier. S’il a finalement été difficile d’obtenir la réponse des architectes sur ce point, nous avons déjà prévu d’intégrer cette demande au cahier des charges du Centre des Congrès, prochain projet majeur du Havre. »
Plus sur Autodesk : www.autodesk.fr