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« Transformation numérique dans l’industrie : pas qu’une affaire de logiciels »

L’avis d’expert de Stéphane Guignard, Directeur France et Europe du Sud d’Aras

  • Publié le 07/03/2019
  • 5min. de temps de lecture
  • Lyon, mars 2019

    La  transformation  numérique  dans  l’industrie  induit  un  profond  renouvellement  de  l’offre  de  produits  et  de services.  Les  industriels  l’ont  bien  compris,  comme  en  témoigne  la  stratégie  déployée  par  les  constructeurs automobiles qui sont en train de redéfinir leur activité à court ou moyen terme. L’enjeu n’est pas seulement de vendre des voitures connectées, capables d’échanger en permanence des données avec leur environnement, mais bien de transformer un fabricant de véhicules en fournisseur de services de mobilité.

    Car  le  véhicule  connecté  ouvre  la  voie  à  des  services  de  voitures  partagées,  à  la  maintenance  préventive,  au diagnostic et  à la réparation à distance,  à la mise  à jour des  logiciels  du véhicule, à la fourniture  de multiples informations  sur  le  trafic et  la  sécurité,  … Pour  s’y  préparer,  les  constructeurs  doivent  constituer  des  équipes dédiées pour développer cette nouvelle offre entièrement pilotée par les besoins clients.

    La transformation digitale implique une  continuité numérique totale entre tous les services, du marketing, qui analyse les besoins des clients, jusqu’à l’après-vente et la maintenance, en passant par la conception, la fabrication, le contrôle, … cela afin de partager les mêmes données à jour sur les produits, les clients et les ressources de l’entreprise. Un objectif qui réclame des solutions techniques ainsi qu’une mutation de l’organisation et des modes de fonctionnement des entreprises.

    Sur l’idée générale, tout le monde est à peu près d’accord : la continuité numérique des entreprises consiste, pour simplifier, à extraire et numériser les données enfouies dans les documents papier (le plus souvent inexploitables) ou déjà informatisées pour les reconnecter entre elles, leur donner du sens et une cohérence d’ensemble, en faire de l’information exploitable et interprétable sur l’ensemble de la chaine de valeur de l’entreprise.

    Pas de solutions miracles

    La transformation numérique est donc un processus complexe, qui n’a pas de solution miracle. Penser qu’il suffit d’installer les « bons » logiciels aux bons endroits pour faire ensuite tourner l’entreprise en mode numérique est une illusion.

    Personne ne conteste le rôle essentiel joué historiquement par les « progiciels », ces logiciels prêts à l’emploi qui ont permis la numérisation rapide de nombreuses fonctions de l’entreprise. Mais quand il s’agit de faire interagir l’ensemble  de  ces  fonctions,  cette  stratégie  du  logiciel  « sur  étagère »  montre  immédiatement  ses  limites  en matière de continuité numérique et d’interopérabilité.

    Assurer la continuité numérique en gardant la maîtrise

    De  même,  confier  à  un  seul  et  même  éditeur  de  logiciels  la  transformation  numérique  de  son  entreprise  est parfaitement irréaliste. Face au renouvellement continu des offres et des méthodes de l’entreprise, des évolutions réglementaires,  sécuritaires  ou  administratives,  quel  éditeur  peut  raisonnablement  prétendre  fournir,  dans  la durée, une solution capable de couvrir l’ensemble de ces besoins ? L’affirmer est une véritable mystification. La plupart des  groupes ont, par exemple,  déjà pu mesurer que la transformation numérique se conduit de  façon spécifique dans chaque « Business Unit ».

    Céder aux chants des sirènes du partenaire unique, c’est aussi renoncer à la maîtrise d’un actif immatériel majeur et à une opportunité essentielle de différenciation. La transformation numérique doit être conduite en fonction de la stratégie et des priorités de l’entreprise, et il est par conséquent inconcevable de la déléguer à un tiers.

    Pour autant, il n’est pas question, bien sûr, de revenir à l’époque héroïque où il fallait tout développer en interne pour être certain de répondre aux besoins spécifiques de l’entreprise.

    Les entreprises peuvent avoir besoin de conserver des progiciels spécialisés d’éditeurs multiples mais elles doivent pouvoir s’appuyer sur des plateformes ouvertes qui assurent l’intégration et la cohérence de ces applications et des  informations  qu’elles  produisent,  afin  de  supporter  les  processus  transverses.  C’est  grâce  à  de  telles plateformes que l’entreprise peut rester suffisamment agile pour remplacer les différentes composantes de son système d’information au rythme de ses besoins, sans perdre la continuité numérique.

    Enfin,  ce  sont  ces  mêmes  plateformes  qui  permettent  à  l’entreprise  de  garder  la  maîtrise  de  son  système d’information  et  de  soutenir  sa  stratégie  digitale  en  toute  indépendance.  C’est  seulement  en  adoptant  cette nouvelle   génération   d’outils   fédérateurs   que   les   entreprises   pourront   réaliser   la   continuité   numérique indispensable à leur transformation.

    Mais aussi, la nécessité de rendre les entreprises plus collaboratives

    Une condition nécessaire, mais qui est encore loin d’être suffisante. Car la transformation numérique, c’est aussi une autre façon de penser le fonctionnement de l’entreprise, moins hiérarchique et surtout moins cloisonné.

    Un changement complet d’état d’esprit est nécessaire pour passer à une véritable entreprise collaborative, dans laquelle  chacun  ne  se  contente  pas  de  réaliser  sa  tâche,  mais  partage  ses  informations  pour  s’aligner  sur  les objectifs communs : la révolution numérique est aussi une révolution culturelle.


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