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La directive européenne « marchés publics » recommande l’utilisation de processus numériques tels que le BIM

Les leaders du secteur de la construction saluent cet appel à moderniser les projets de bâtiments et infrastructures publics

  • Publié le 15/01/2014
  • 8min. de temps de lecture
  • Paris, 15 janvier 2014

    Les leaders du secteur de l’architecture, de l’ingénierie et de la construction (AEC) ont exprimé leur soutien à la décision du Parlement européen de moderniser les règles en matière de marchés publics, en recommandant l’utilisation de processus numériques tels que la modélisation des données du bâtiment (BIM) pour les appels d’offres et concours de projets publics.

    Le BIM permet aux équipes projet (architectes, ingénieurs, propriétaires de bâtiments et d’infrastructures, entreprises de construction) de collaborer en s’appuyant sur des maquettes numériques 3D intelligentes tout au long du cycle de vie des projets.

    Ce processus s’applique dès la phase de conception et de documentation, et couvre la construction et l’organisation du chantier,  jusqu’à l’exploitation de l’ouvrage fini. A la différence des plans classiques en deux dimensions, les données d’un projet piloté par le BIM demeurent cohérentes, coordonnées, et gagnent en précision et en richesse parmi tous les intervenants, indépendamment du nombre de modifications apportées et de leurs auteurs. En conséquence, les projets de bâtiments et d’infrastructures voient leur élaboration et leur réalisation accélérées, de manière plus économique et durable.

    L’adoption de la directive européenne « marchés publics » signifie que les 28 Etats membres de l’UE pourront tous encourager, spécifier ou rendre obligatoire d’ici à 2016 l’utilisation du BIM pour les projets de construction et de bâtiments financés par des fonds publics. Le Royaume-Uni, les Pays-Bas, le Danemark, la Finlande et la Norvège imposent d’ores et déjà cette condition aux marchés publics dans le bâtiment.

    Parmi les principaux avantages du BIM pour les marchés publics :

    • Economies pour les contribuables : les marchés publics jouent un rôle majeur dans l’économie globale de l’UE, où les pouvoirs adjudicateurs consacrent environ 18 % du PIB à l’achat de fournitures, de travaux et de services. Selon une étude publiée en 2012 par la Commission européenne, les entités publiques qui ont déjà mis en œuvre des solutions d’appels d’offres dématérialisés enregistrent des économies comprises entre 5 % et 20 % de leurs dépenses d’achat. Le volume total du marché des achats au sein de l’UE étant estimé à plus de 2000 milliards d’euros, chaque économie de 5 % pourrait représenter 100 milliards d’euros par an, soit l’équivalent de la construction d’au moins 150 grands hôpitaux.
      Le gouvernement britannique estime avoir économisé 1,7 milliard de livres (environ 2 milliards d’euros) sur les grands projets de bâtiments publics depuis 2012 et que 66 % des projets de la MPA (Major Project Authority) sont désormais réalisés dans les délais et le budget impartis, un progrès spectaculaire par rapport à la proportion de 33 % observée en 2010. (Source : Construction News).
    • Coup de pouce économique au secteur de la construction : le secteur de la construction génère près de 10 % du PIB européen et représente 20 millions d’emplois, principalement dans des micro et petites entreprises. Ce secteur est également un gros consommateur de produits intermédiaires (matières premières, produits chimiques, équipements électriques et électroniques) et de services associés. En raison de son importance économique, la performance du secteur peut avoir un impact significatif sur le développement de l’ensemble de l’économie européenne.
    • Conception de bâtiments plus durables : en dehors des retombées économiques positives de l’introduction des nouvelles technologies dans la construction, les bâtiments existants contribuent pour environ 40 % aux émissions de gaz à effet de serre et, dans une proportion comparable, à la consommation d’énergie. La directive « Marchés publics » a donc aussi pour objectif d’améliorer la performance énergétique de ce parc ancien.
      Des représentants des entreprises de construction, d’associations de professionnels du bâtiment ainsi que d’Autodesk se tiennent à votre disposition pour des interviews concernant le vote de ce jour et ses conséquences pour les contribuables français, le secteur public et les professionnels AEC.

    Bernard Coudert, président du GEPA, organisme de formation des architectes et des acteurs du cadre de vie, est l’un des premiers organismes proposant une formation sur le BIM, afin de permettre la montée en compétence des acteurs de la construction sur la maquette numérique : « La recommandation votée aujourd’hui confirme une tendance de fond : le train du BIM est lancé ! Les enjeux, comme les changements qu’imposent le BIM, sont une étape majeure dans le travail des acteurs du bâtiment, qu’ils soient architectes, ingénieurs ou maîtres d’œuvre. Le passage au BIM sera encore plus marquant que celui de la table à dessin à la CAO.  Il est certain que travailler sur un seul modèle 3D intelligent change toute la manière de gérer les projets. », explique Bernard Coudert. « Notre rôle est de faciliter cette évolution, en accompagnant les professionnels du bâtiment vers le BIM. Une fois l’appréhension de la nouveauté dépassée, le BIM propose une approche bien plus motivante du travail, permettant une collaboration de tous les corps de métier de la construction et par extension un gain de temps et des économies indiscutables. Le BIM est incontestablement la révolution que la France doit adopter

    Le cabinet Brunet Saunier Architecture est l’un des premiers cabinets d’architectes en France à mettre en œuvre la modélisation des données architecturales, en adoptant le BIM en 2005.  Aujourd’hui, 95% des projets de l’agence sont réalisés en BIM, principalement en phase de conception mais également durant la phase chantier : « L’adoption du BIM a donné à nos architectes une compréhension large et cohérente de chaque projet. Le BIM permet une meilleure conception et une meilleure maintenance du bâtiment. Il offre également de nombreux avantages pour le maître d’ouvrage dans la gestion du patrimoine. De plus, la maquette numérique aide à développer la créativité et l’innovation exigées pour mettre en place  une conception durable. Avec 8 ans d’expérience, nous avons pu apprécier la facilité de conception avec la maquette numérique », explique Jacques Lévy-Bencheton, architecte, DSI et BIM manager. « Le BIM est aujourd’hui un outil fondamental. La recommandation européenne qui a été votée nous semble aller dans le bon sens. Nous sommes en effet convaincus depuis longtemps, à l’image de nos voisins anglais, pour qui tous les projets dans la commande publique seront obligatoirement rendus en maquette numérique en 2017. C’est aujourd’hui un mouvement inéluctable. La France aurait sans doute dû s’engager dans cette voie depuis longtemps, mais mieux vaut tard que jamais. Alors certes, basculer toute une agence vers le BIM a un vrai coût mais les avantages sont immédiats et indéniables. »

    Oger International, société d’ingénierie de la construction tous corps d’état, assure pour le compte de ses clients publics ou privés, des missions de maîtrise d’œuvre clés en main, maîtrise d’œuvre Technique, OPC (Ordonnancement, pilotage et coordination), assistance à maître d’ouvrage ou des missions mono spécialité : « Oger International a très tôt intégré la nécessité de développer un environnement de collaboration pour les différents acteurs autour d’un modèle 3D unique et intelligent, afin de permettre une conception plus riche, adaptée à la complexité de la construction d’aujourd’hui. », déclare Jean-Charles Bangratz, Directeur Innovation et Systèmes d’Information, chez Oger International. « Le BIM est la réponse à l’ensemble de ces problématiques. C’est pourquoi nous avions fait le choix stratégique d’offrir notre expertise sur la maquette numérique dès 2007 afin d’aider nos clients et le marché à réussir leurs projets en maîtrisant l’ensemble de ses aspects. Le vote qui vient d’avoir lieu valide notre stratégie, ce qui, naturellement, nous réjouit. La France va ainsi entrer de plain-pied dans l’architecture numérique du 21ème siècle. »

    Roland Zelles, vice-président EMEA d’Autodesk, leader des logiciels de conception 3D : « Pour la première fois, l’UE invite ses Etats membres à envisager l’utilisation des nouvelles technologies pour moderniser et optimiser les procédures de passation des marchés publics. Le vote d’aujourd’hui représente un grand pas en avant pour l’UE et ses membres. La vaste adoption du BIM dans le secteur AEC en Europe permettrait non seulement de réduire le coût des projets de bâtiments à financement public dans l’UE mais aussi de donner un formidable coup de pouce à la compétitivité des industriels européens pour remporter des marchés internationaux dans le bâtiment. »