Paris, le 28 août 2025 – En 1972, Sharp se lançait sur le marché des photocopieurs avec le mythique Sharpfax SF-201. À présent devenu rétro, ce produit a influencé l’avenir de la technologie documentaire au Japon puis dans le monde. Pour marquer le coup, en 2024, l’institut Imaging Society of Japan a décerné à Sharp la certification « Copying Machine Heritage » pour les réalisations techniques et industrielles du photocopieur, ainsi que son rôle dans le développement du secteur de l’impression.
Diversification fructueuse
À l’origine établi sur le marché des calculatrices, Sharp s’est diversifié pour élargir son offre. C’est en 1969 que la société japonaise a constitué une équipe de 6 spécialistes dédiée à la R&D d’équipements industriels afin de développer une nouvelle gamme de produits spécifiquement destinée aux professionnels.
Les premières étapes de conception et de préfabrication n’ont pas posé de difficultés. Cependant, un problème persistait : l’équipe peinait à obtenir une qualité d’image constante sur le papier, les résultats étant fluctuants. Le problème n’était pas lié à la machine mise au point, mais provenait du grain du papier, plus précisément de l’orientation des fibres dans le papier (grain long et grain court). Le constat était clair : un bon photocopieur ne fonctionne pas de manière isolée ; il doit s’adapter et répondre à des influences extérieures.
Ce principe est toujours d’actualité en 2025, autant qu’il l’était en 1960. Les photocopieurs modernes n’interagissent plus seulement qu’avec le papier mais avec de nombreux autres éléments, tels que les disques durs, les solutions de mise en réseau, la sécurité et même les applications cloud.
Des caractéristiques techniques singulières
Le Sharpfax SF-201, issu de ce processus de développement, était un photocopieur à traitement humide utilisant la méthode de charge électrostatique indirecte. Il utilisait la méthode électrofax, une technique d’électrophotographie qui exploite la photoconductivité des semi-conducteurs. Cette approche distinguait le SF-201 des premiers modèles utilisant la diazocopie, connus pour leur odeur d’ammoniac, leurs problèmes de décoloration et de mélange des couleurs.
Capable de produire 10 copies par minute avec du papier de format A4, le Sharpfax SF-201 fut le photocopieur le plus rapide de sa catégorie de prix au moment de son lancement. Cette performance s’appuie sur plusieurs éléments de conception innovants, notamment une méthode d’entraînement utilisant un mécanisme de verrouillage à ressort pour la vitre d’exposition, et un rouleau de coton pour le séchage. L’appareil est également équipé d’une cassette d’alimentation automatique en papier, d’un voyant clignotant pour indiquer que le papier est épuisé et d’un voyant de compte à rebours qui affiche le nombre de copies restantes à partir de 20.
Les ingénieurs de Sharp ont également incorporé de nombreuses caractéristiques dans la conception pour améliorer la facilité d’utilisation du photocopieur.
Premier chapitre sur ce marché
Au cours des quatre années qui ont suivi la sortie de cette référence, Sharp a lancé 10 autres modèles de la série, résultant de la demande du marché pour ce produit. La popularité de ce photocopieur a renforcé la position de Sharp en tant qu’acteur principal sur le marché des équipements de bureau, en complément de sa position solide dans le secteur des calculatrices.
Le succès du Sharpfax SF-201 a établi les bases de la stratégie de Sharp en matière de développement de photocopieurs et de technologies propriétaires, tout en équipant ses gammes de produits de nombreuses technologies innovantes, ouvrant la voie à une succession de produits éprouvés au fil des décennies.
